Pays-Bas culture et traditions

Se pressant à plus de 18 millions sur une superficie de 41,543 km², ils ont appris à s’accommoder avec brio de l’exiguïté de leur territoire. Au point même qu’architectes, urbanistes et aménageurs affluents des quatre coins du monde pour se rendre compte de visu de la manière dont ce petit pays, un des plus peuplés du monde, est parvenu à s’organiser.

Pour de nombreux étrangers, la Hollande évoque principalement des images de tulipes, de moulins à vent et de sabots. Ils sont également conscients que ce pays est caractérisé par sa topographie plate, nécessitant une vigilance constante pour protéger les terres conquises par les Néerlandais contre l’intrusion de la mer. Cependant, peu savent que les Pays-Bas se classent au huitième rang mondial en tant qu’exportateur et investisseur. Ils occupent également la troisième position mondiale pour l’exportation de produits agricoles, juste derrière les États-Unis et la France. De plus, le pays a été honoré de vingt prix Nobel pour des contributions significatives dans les domaines de la paix, de la chimie, de la physique, de la médecine et de l’économie. En somme, bien que les Pays-Bas soient un pays de petite taille, ils affichent une ambition considérable dans les domaines de l’économie, de la culture, de l’agriculture, de la science, de l’histoire, de la vie artistique, de la promotion d’une société multiculturelle et, bien entendu, du sport.

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Des bâtisseurs de ponts

Les Pays-Bas se confondent en fait avec le delta commun de trois grands fleuves : le Rhin, la Meuse et l’Escaut. C’est grâce aux efforts incessants fournis par les Hollandais au cours des siècles dans le domaine des travaux hydrauliques que les Pays-Bas sont devenus ce qu’ils sont aujourd’hui. Rien d’étonnant donc à ce que la lutte contre les eaux soit un de leurs objets de fierté. Une lutte qui a incontestablement contribué à leur volonté inébranlable de réaliser l’impossible. Une lutte, aussi, qui leur a fait prendre conscience de la nécessité impérative de coopérer, la maîtrise et la gestion des eaux exigeant une large concertation de tous les instants. C’est sans doute ce qui fait que les Pays-Bas sont souvent considérés, au sein des organisations internationales et dans les enceintes européennes, comme des bâtisseurs de ponts, et qu’ils sont d’ailleurs parfois directement sollicités pour le faire.

Géographie

Les Pays-Bas sont un royaume, qui est constitué, en fait, de trois parties : les Pays-Bas proprement dits, en Europe, et les Antilles néerlandaises et Aruba, dans la région des Caraïbes. On utilise souvent aussi le terme de Hollande, alors que ce vocable ne couvre en réalité que les deux provinces côtières de l’ouest du pays, la Hollande-Septentrionale et la Hollande-Méridionale, mais qui ont joué un rôle majeur dans l’histoire du pays. Du fait de leur situation géographique, ces deux provinces tiennent toujours une place de premier plan dans l’économie du pays. Situés à l’embouchure de deux grands fleuves européens, la Meuse et le Rhin, les Pays-Bas étaient tout naturellement amenés à orienter leur économie vers l’étranger et à se faire une solide réputation de « Porte de l’Europe », Avec Rotterdam bien sûr, qui est le plus grand port d’Europe, mais aussi avec Schiphol, l’un des plus grands aéroports d’Europe.

Bien que relativement proches les unes des autres, les grandes villes du pays, Amsterdam, Rotterdam, La Haye et Utrecht, qui constituent en réalité les grands pôles d’une vaste conurbation de plus de 10 millions d’habitants, ont chacune leur caractère propre. Amsterdam, avec ses canaux pittoresques, ses nombreux musées, ses centaines de ponts et ses opulentes maisons aux pignons très variés, attire les touristes du monde entier. Mais beaucoup d’autres grandes villes La Haye, Delft, Haarlem, Utrecht, Groningen et Maastricht sont, elles aussi, riches en monuments historiques et s’enorgueillissent de leurs musées, de leurs traditions et de leurs grandes manifestations culturelles. Quant à Rotterdam, la deuxième ville du pays, elle se caractérise par une architecture résolument moderne, à l’exemple du pont Érasme, surnommé le
« Cygne » du fait de son analogie de forme.

Inondations

Les multiples ponts, digues, moulins à vent et stations de pompage confèrent au paysage néerlandais son aspect si particulier et illustrent la lutte séculaire des Néerlandais contre l’eau. Le fleuron des travaux de génie hydraulique sont les ouvrages du plan Delta, qui prévoyait la fermeture par des barrages, après les inondations catastrophiques de 1953, de tous les bras de mer dans les provinces de Zélande et de Hollande-Méridionale. La dernière phase du plan Delta a été la construction du barrage antitempête dans le Nieuwe Waterweg, près de Rotterdam, inauguré en 1997. Le barrage est constitué de deux gigantesques portes en arc de cercle qui peuvent fermer le chenal de 360 mètres de large en cas de marée de tempête, protégeant ainsi un million de personnes dans la région de Rotterdam de tout danger d’inondation, et ce, sans porter atteinte à l’environnement. Un quart environ du territoire des Pays-Bas est situé sous le niveau de la mer : les « basses terres » se composent en majeure partie de polders, c’est-à-dire des terres entourées de digues, où le niveau des eaux souterraines est réglé artificiellement. Dès le XVIe siècle, des lacs entiers furent ainsi asséchés à l’aide de moulins à vent.

Religion

Après la Réforme, les Pays-Bas furent divisés en une partie catholique et une partie protestante, la limite entre les deux correspondants grosso modo à une ligne qui va de la province de Zélande, dans le Sud-Ouest, à la province de Groningue, dans le Nord-Est. La partie située au nord de cette ligne était en majorité protestante, la partie située au sud, en majorité catholique. La communauté protestante comprend un grand nombre de courants, tels que les réformés, les calvinistes et les luthériens. Le XVIIe siècle vit s’implanter aux Pays-Bas une communauté juive, en majorité des descendants de réfugiés espagnols et portugais. C’est à cette époque également que de nombreux huguenots fuirent la France pour s’établir, notamment aux Pays-Bas. Dans la seconde moitié du XXe siècle, ce furent surtout des hindouistes et des musulmans qui vinrent aux Pays-Bas, conséquence de l’accession à l’indépendance des anciennes colonies, l’Indonésie et le Surinam. Depuis les années soixante, la communauté musulmane s’est fortement développée, avec le flux d’immigrés marocains, turcs, indonésiens et surina miens. Les Pays-Bas comptent aujourd’hui près d’un million de musulmans.
Depuis les années cinquante, l’influence des Églises est en déclin aux Pays-Bas. Les enfants n’adoptent plus automatiquement la religion de leurs parents. Un mouvement de laïcisation s’est donc amorcé, tout d’abord chez les protestants, mais plus tard aussi chez les catholiques. C’est ainsi que plus de la moitié des Néerlandais s’affirment aujourd’hui sans religion. Il n’empêche que les différentes communautés religieuses restent un facteur important dans la vie de la société néerlandaise.
La liberté religieuse est garantie par la Constitution néerlandaise depuis 1848. La séparation de l’Église et de l’État fait que les pouvoirs publics s’interdisent toute ingérence dans les affaires des communautés religieuses ou organisations philosophiques, qui s’abstiennent à leur tour d’intervenir dans les affaires de l’État. Cela ne signifie du reste pas que les pouvoirs publics ne jouent absolument aucun rôle dans ce domaine : ainsi la loi sur la qualité des établissements de soins prévoit-elle que ceux-ci doivent mettre à la disposition des patients un encadrement spirituel qui fasse droit, autant que possible, à leurs convictions religieuses ou philosophiques.

Une société multiculturelle

Il n’y a pas si longtemps encore, la société néerlandaise se caractérisait par le cloisonnement, ce phénomène typiquement néerlandais qui faisait que de nombreuses organisations politiques, sociales ou religieuses catholiques, protestantes, socialistes ou libérales œuvraient côte à côte en poursuivant des objectifs sensiblement identiques, mais en s’inspirant de convictions différentes. Ce phénomène est toujours perceptible à la télévision, à la radio, dans la presse, dans l’enseignement et dans la vie associative. Grâce au cloisonnement, les Pays-Bas ont connu relativement peu de frictions entre les différentes communautés religieuses ou philosophiques, celles-ci vivant de façon quasiment autonome les unes à côté des autres. Du reste, l’article premier de la Constitution néerlandaise stipule que : Tous ceux qui se trouvent aux Pays-Bas sont, dans des cas égaux, traités de manière égale. Nulle discrimination n’est permise, qu’elle se fonde sur la religion, les convictions, les opinions politiques, la race, le sexe ou tout autre motif.

Historiquement, rares sont les Néerlandais qui n’ont pas un ancêtre étranger. Les Pays-Bas comptent actuellement plus de 18% d’habitants d’origine étrangère. Étant un des pays qui a la densité démographique la plus élevée du monde, ils mènent une politique restrictive en matière d’admission des étrangers. C’est pour cette même raison du reste qu’ils menaient, il y a quelques décennies encore, une politique d’encouragement de l’émigration. Toutefois, dans les années soixante et soixante-dix, il fallut attirer un grand nombre de travailleurs immigrés pour pallier la pénurie de main-d’œuvre. Depuis quelques années, seuls sont admis les étrangers qui servent un intérêt vital des Pays-Bas, ceux qui doivent être admis en vertu de traités, les ressortissants de l’Union européenne notamment, et ceux dont l’admission est commandée par des raisons humanitaires impérieuses. Le gouvernement mène une politique active d’intégration des étrangers admis à s’établir aux Pays-Bas.

La langue néerlandaise

Le néerlandais est parlé par quelque 22 millions de néerlandais et de Flamands (la Communauté flamande de Belgique). Dans le nord-ouest de la France, en Flandre française, quelques dizaines de milliers de personnes comprennent ou parlent encore un dialecte flamand. Aux Antilles néerlandaises et à Aruba, qui font partie du Royaume des Pays-Bas, et au Surinam, ancienne colonie néerlandaise, le néerlandais est encore souvent utilisé par les pouvoirs publics et dans l’enseignement. Du fait des liens historiques entre l’Indonésie et les Pays-Bas, le néerlandais est encore utilisé dans l’ancienne colonie, surtout par les juristes et les historiens. L’afrikaans, une des langues officielles de l’Afrique du Sud, est dérivé du néerlandais importé par les colons qui s’y sont établis au XVIIe siècle. Le néerlandais a également eu une influence sur d’autres langues, en particulier dans le domaine de la navigation, des travaux de génie hydraulique et de l’agriculture.

Le néerlandais est enseigné dans quelque 250 universités de par le monde. Dans la partie francophone de la Belgique, dans le nord de la France et en Allemagne, les lycéens sont nombreux à choisir le néerlandais comme seconde langue. En 1980, les Pays-Bas et la Flandre ont créé une organisation, la Nederlandse Taalunie (Union de la Langue néerlandaise) qui s’attache à promouvoir le néerlandais dans le monde et à élaborer des règles en matière d’orthographe et de grammaire.

À côté du Néerlandais, le frison, une autre langue germanique, apparentée à l’anglais et aux langues scandinaves, reste vivant en Frise, une province du nord des Pays-Bas, où il est la langue maternelle de quelque 450 000 personnes. Si le frison est une langue minoritaire officiellement reconnue, le néerlandais est la langue de base de l’enseignement, en Frise comme dans l’ensemble du pays.

En visite aux Pays-Bas

Les Pays-Bas sont une destination touristique populaire, témoin le fait qu’en 2023 près de 22 millions de touristes étrangers, venus des quatre coins du monde, ont visité le pays. Plus du quart des visiteurs sont originaires d’Allemagne, mais les Britanniques, les Américains, les Canadiens, les Belges, les Français et les Italiens sont également nombreux à venir en visite aux Pays-Bas. Les touristes étrangers dépensent chaque année plus de 8 milliards d’euros aux Pays-Bas, c’est-à-dire plus que la valeur totale des exportations de fleurs et de plantes.

Amsterdam est la première destination des touristes étrangers, qui souhaitent avant tout visiter les grands musées, comme le Rijksmuseum et le musée Vincent Van Gogh, se promener le long des canaux pour y admirer les façades des imposantes demeures et flâner dans une ville devenue synonyme de liberté et de créativité. Mais la Hollande est aussi pour beaucoup le pays des fleurs : les champs de fleurs tulipes, narcisses, jacinthes de Hollande-Septentrionale et de Hollande-Méridionale, les deux provinces côtières de l’ouest du pays, attirent chaque année, surtout en avril et en mai, des centaines de milliers de visiteurs.

Les Pays-Bas ont plusieurs centaines de kilomètres de littoral bordant des plages de sable fin, des dunes et de nombreux villages et petites villes au charme caractéristique. Les plages permettent la pratique des sports nautiques. Les étrangers sont de plus en plus nombreux à emboîter le pas aux Néerlandais, qui aiment à découvrir leur pays à bicyclette ou en bateau. Le pays compte des milliers de kilomètres de pistes cyclables (il en a la densité la plus élevée du monde). Des itinéraires sont balisés à l’intention des cyclotouristes : ils traversent de splendides zones naturelles et conduisent de village en village. Et, la Hollande étant un pays plat, la seule difficulté à redouter sur le parcours est le vent de face !
THE BEST Things to Do in The Netherlands